Hibiscus tiliaceus, Bala (feuille)
Hibiscus tiliaceus L. (Bala)
1. Médecine
Hibiscus tiliaceus L., aussi appelé Bala, est une plante aux multiples usages médicinaux reconnus en médecine traditionnelle dans diverses cultures tropicales. Ses extraits sont utilisés pour leurs propriétés analgésiques, anti-inflammatoires, antibactériennes, antioxydantes et neuropharmacologiques. Par exemple, Abdul-Awal et al. (2016) ont montré que les extraits éthanoliques de feuilles et d’écorce possèdent des composés actifs comme les tanins et les alcaloïdes qui expliquent ses effets antalgiques et antibactériens. Ces extraits agissent en inhibant la voie des prostaglandines (anti-inflammatoire) et modulent l’activité du système nerveux central, induisant un effet calmant notable.
Ces propriétés légitiment son usage traditionnel contre la fièvre, la toux, les infections des voies respiratoires, ainsi que les troubles digestifs comme la diarrhée et la dysenterie. Des études récentes mettent en évidence son potentiel anticancéreux et neuroprotecteur, ouvrant la voie à son intégration dans la pharmacopée moderne (Wong et al. 2016; Chen et al. 2022).
2. Études
Les recherches mettent en lumière la richesse phytoconstituante du Hibiscus tiliaceus. La feuille contient des tanins, connus pour leurs effets antidiarrhéiques et hémostatiques, tandis que l’écorce renferme des alkaloïdes à propriétés analgesiques, corroborant les usages traditionnels contre les douleurs thoraciques et articulaires (Sofowara, 1993; Afolayan & Mabebie, 2010). Des tests pharmacologiques chez la souris ont confirmé la réduction du temps d’endormissement et de la durée de sommeil, indiquant une modulation du système nerveux .
Par ailleurs, des activités antibiotiques limitées contre des bactéries comme Staphylococcus aureus soulignent un potentiel pour traiter certaines infections, bien que des études complémentaires soient nécessaires pour élucider leur spectre (Shaikh et al., 2009).
3. Composition
Cette plante contient un ensemble complexe de composés bioactifs :
- Tanins : agents astringents et antiseptiques, utilisés dans le traitement des diarrhées et hémorragies.
- Alcaloïdes et saponines : possèdent des actions antispasmodiques et analgésiques (Edeoga et al., 2005).
- Flavonoïdes et terpènes : aux propriétés antioxydantes, anti-inflammatoires.
- Composés phénoliques variés, contribuant à l’activité antiproliférative contre certains cancers (Chen et al., 2022).
Leurs interactions synergiques renforcent l’efficacité thérapeutique globale observée.
4. Botanique
Hibiscus tiliaceus L. appartient à la famille des Malvaceae. C’est un arbre ou arbuste tropical, souvent présent dans les mangroves et zones côtières. Il atteint jusqu’à 15 mètres, avec des feuilles en forme de cœur, floraison jaune à rouge. Originaire d’Asie tropicale, son aire naturelle s’étend de l’Asie du Sud-Est à l’Océanie, en passant par l’Afrique tropicale et l’Amérique centrale (Rosa et al., 2006). Son adaptation aux sols salins et humides en fait une plante écologiquement importante dans les zones littorales.
5. Partie de plante utilisée et préparation
- Feuilles, écorce, fleurs : les feuilles sont les plus utilisées pour leurs vertus médicinales, ainsi que l’écorce en décoctions.
- Méthodes traditionnelles : décoctions, infusions, cataplasmes, parfois mastiquées fraîches pour soigner la gorge ou les plaies.
- Macération Quantique© (Laboratoire Gemmessence) : Cette technique innovante consiste à macérer à froid les feuilles entre 3 semaines et 6 mois dans un mélange d’alcool à 96°, sirop d’agave et eau, tous purifiés énergétiquement. Cette méthode vise à extraire les molécules actives tout en préservant leur intégrité énergétique, offrant une forme concentrée et potentiellement intensifiée pour un usage aussi bien interne qu’externe (Gemmessence, 2025). Cette approche est novatrice dans le domaine des préparations phytothérapeutiques et reflète une volonté d’allier science et énergétique dans la conservation des propriétés.
6. Usages ethnobotaniques et ethnopharmacologiques
Asie du Sud-Est
Malaisie, Indonésie, Philippines : Hibiscus tiliaceus est utilisé depuis des siècles comme remède traditionnel contre la fièvre, la toux, les douleurs articulaires et les infections cutanées. Les feuilles sont appliquées en cataplasmes pour soulager les inflammations, tandis que l’écorce est bouillie pour préparer des décoctions destinées aux troubles respiratoires. Selon les traditions malaises, la plante entre dans des rituels de purification et de protection, symbolisant la guérison et le renouveau (Ethnobotanique locale, 2022).
Inde : intégrée en médecine ayurvédique sous le nom « Bala », la plante est recommandée pour équilibrer les doshas, notamment Pitta (feu) et Kapha (eau). Elle est prescrite pour les affections inflammatoires, la fièvre, et les troubles digestifs, avec un usage documenté dès le premier millénaire avant J.-C. dans les textes védiques. Les parties utilisées typiques sont les feuilles, les fleurs et l’écorce, souvent séchées puis préparées en décoctions Garg et al., 2015.
Océanie et Pacifique
Polynésie, Hawaï : connue sous le nom « Pua kala » ou « Sea Hibiscus », c’est une plante sacrée associée à la fertilité, à la protection maritime et aux pratiques de guérison traditionnelles. Les fleurs sont employées pour créer des couronnes cérémonielles, tandis que les feuilles sont utilisées en compresses pour traiter les blessures. Elle est aussi intégrée dans les rituels spirituels visant à équilibrer les forces vitales en lien avec la mer Kramer, 1994.
Papouasie-Nouvelle-Guinée : l’écorce est macérée pour préparer des élixirs destinés à la purification spirituelle et à la guérison psychique. Les usages médicinaux sont étroitement mêlés à la cosmologie locale où la plante est vue comme un pont entre le monde matériel et spirituel.
Afrique tropicale
En Afrique de l’Ouest et Centrale, Hibiscus tiliaceus est communément nommée « Waru » ou selon les langues locales. On l’utilise contre les infections respiratoires, les douleurs musculaires, et les troubles gastro-intestinaux, notamment par décoction de feuilles ou écorce. Ces usages sont en général transmis oralement, et la plante est souvent associée à des pratiques de médecine traditionnelle où le lien entre guérison physique et protection contre les esprits malins est fondamental Sofowora, 1993.
Amérique tropicale
Introduite probablement au cours des colonisations, la plante s’est naturalisée dans les Caraïbes et l’Amérique tropicale. Là, elle entre dans les pharmacopées indigènes et créoles pour soigner les plaies, les fièvres et les troubles digestifs. En Jamaïque et à Haïti, l’écorce est souvent employée dans des préparations anti-inflammatoires et analgésiques. Sa place dans les médecines traditionnelles afro-caribéennes est importante, liée aux croyances sur la protection des ancêtres.
Utilisations historiques et modernes
Depuis le XIXe siècle, Hibiscus tiliaceus a été mentionné dans des ouvrages botaniques coloniaux tels que ceux de Hooker (1860) et dans la « Pharmacographia Indica » (Lahiri, 1890), précisant ses usages classiques et modernes. On trouve des préparations sous forme d’onguents, décoctions et teintures concentrées, utilisées dans les dispensaires coloniaux pour soigner une variété de maladies inflammatoires et infectieuses.
7. Traditions
Dans les cultures océaniennes, Hibiscus tiliaceus est plus qu’une plante médicinale : elle est symbole de vie, de protection et d’équilibre. Employée dans les cérémonies de guérison traditionnelles, elle est aussi tissée dans les tissus et utilisée pour orner les chefs lors de rituels [2]. En Inde, la plante est offerte dans des rites d’apaisement et de purification.
8. Rituels et spiritualité
Chez les Polynésiens et en Asie du Sud-Est, Hibiscus tiliaceus est liée aux cycles lunaires, utilisée dans des rituels de fertilité et pour invoquer la protection des ancêtres. Elle fait partie des plantes sacrées censées relier le monde des vivants et des esprits, reflétant un respect profond à la nature.
9. Histoire et mythologie
- Dès l’antiquité, dans les cultures océaniques, cette plante est associée à des divinités féminines protectrices des eaux et de la terre.
- Au XIXe siècle, la plante est étudiée par Carl von Linné (1753), qui en formalise la nomenclature dans Species Plantarum.
- Joseph Dalton Hooker décrit son usage en Malaisie dans ses expéditions botaniques (1860-1870).
- Mentionnée dans la pharmacopée coloniale indienne (« Pharmacographia Indica », Lahiri 1890) pour ses applications contre les affections pulmonaires.
- Produits du XIXe siècle : on trouve des onguents, poudres et décoctions contenant Hibiscus tiliaceus dans les colonies françaises et britanniques, utilisés contre les douleurs articulaires, les fièvres et les infections cutanées [1].
Références
- Abdul-Awal SM et al., "Evaluation of pharmacological activity of Hibiscus tiliaceus", BMC Complementary and Alternative Medicine, 2016 [1]
- Wong SK et al., "Phytochemistry and pharmacology of Hibiscus tiliaceus", *Glomis Journal*, 2016 [3]
- Chen F et al., "Anticancer and antioxidant properties of Hibiscus tiliaceus compounds", *Molecules*, 2025 [4]
- Étude ethnopharmacologique dans la communauté Dayak (Indonésie), 2022 [2]
- Gemmessence, Description Macération Quantique©, 2025 [informations internes]