Punica granatum, Grenadier (écorce du fruit)

Punica granatum L. , écorce du fruit

1. Médecine

L’écorce de grenade (Punica granatum), bien que souvent négligée au profit des arilles du fruit, est une partie riche en composés bioactifs aux propriétés médicinales variées. Elle est utilisée depuis l’Antiquité dans les pharmacopées traditionnelles pour ses multiples bienfaits :

• Propriétés antimicrobiennes : L’écorce est efficace contre des pathogènes tels que Staphylococcus aureus, Escherichia coli, Listeria monocytogenes et Candida albicans. Elle est également utilisée pour protéger le microbiote intestinal en favorisant la croissance des bactéries bénéfiques comme Lactobacillus et Bifidobacterium.

• Effet anti-inflammatoire : Les polyphénols présents dans l’écorce réduisent l’inflammation systémique et locale, ce qui est bénéfique pour les maladies chroniques telles que l’arthrite.

• Soutien digestif : Grâce à ses tanins astringents, elle est utilisée pour traiter la diarrhée, les dysenteries et apaiser les irritations intestinales.

• Anticancéreux : Les punicalagines et l’acide ellagique inhibent la prolifération des cellules cancéreuses (prostate, sein, côlon) et favorisent leur apoptose (mort 

cellulaire programmée).

• Santé cardiovasculaire : Les antioxydants présents dans l’écorce réduisent la peroxydation lipidique, protégeant ainsi les tissus cardiaques et vasculaires contre les dommages oxydatifs.

• Vermifuge : Les alcaloïdes tels que la pelletiérine confèrent à l’écorce des propriétés antiparasitaires, notamment contre le ténia armé ou ver solitaire.

2. Études scientifiques

Propriétés antimicrobiennes

• Une étude menée dans la région de Taounate (Maroc) a démontré que l’extrait aqueux de l’écorce possède une activité antimicrobienne remarquable. À partir de 0,12 mg/ml d’extrait, il inhibe efficacement des bactéries Gram+ comme Staphylococcus aureus et des moisissures telles que Penicillium expansum.

• Les extraits hydroalcooliques de l’écorce ont également montré une activité antifongique significative contre Candida albicans, renforçant son utilisation traditionnelle pour traiter les infections vaginales et cutanées.

Effets anticancéreux

• Les punicalagines présentes dans l’écorce inhibent la prolifération des cellules cancéreuses en bloquant les voies de signalisation impliquées dans leur croissance. Une étude réalisée sur des cellules de cancer de la prostate (PC-3) a révélé que ces composés favorisent l’apoptose à une concentration de 4 mg/ml.

• Des extraits méthanoliques ont montré une activité anti-invasive sur les cellules cancéreuses du sein et réduisent leur capacité à former de nouveaux vaisseaux sanguins (antiangiogénèse).

Activité antioxydante

• L’extrait aqueux de l’écorce présente une activité antiradicalaire élevée (87,43 %), attribuée à sa richesse en polyphénols tels que l’acide gallique et les ellagitanins. Ces composés neutralisent les radicaux libres responsables du vieillissement cellulaire.

Santé digestive

• Une étude expérimentale a confirmé que les tanins présents dans l’écorce tonifient le tissu intestinal en réduisant la sécrétion excessive de liquide, ce qui soulage efficacement la diarrhée chronique.

Effets cicatrisants

• Des tests in vivo ont démontré que des pommades à base d’extraits méthanoliques d’écorce accélèrent la contraction des plaies, augmentent la synthèse du collagène et réduisent le temps de cicatrisation.

3. Composition biochimique

L’écorce de Punica granatum est riche en composés bioactifs :

• Polyphénols :

• Punicalagines (antioxydants puissants).

• Acide ellagique (anticancéreux).

• Acide gallique (antimicrobien).

• Tanins hydrolysables :

• Ellagitanins (effets astringents et antimicrobiens).

• Alcaloïdes :

• Pelletiérine, isopelletiérine (vermifuges).

• Flavonoïdes :

• Quercétine, lutéoline (anti-inflammatoires).

• Minéraux :

• Potassium, magnésium.

Ces composés agissent en synergie pour offrir des effets antimicrobiens, anticancéreux et digestifs.

4. Botanique

Le nom latin complet est Punica granatum L., appartenant à la famille des Lythracées. Voici ses caractéristiques botaniques :

• Origine : Originaire d’Iran et d’Asie occidentale, le grenadier s’est répandu dans tout le bassin méditerranéen il y a plus de 5 000 ans.

• Morphologie :

• Arbuste ou petit arbre atteignant entre 3 et 6 mètres.

• Feuilles simples opposées, vert foncé brillantes.

• Fleurs rouge-orange solitaires ou groupées.

• Fruits sphériques à peau coriace contenant des arilles juteux rouges entourés par une écorce épaisse.

• Habitat : Sols bien drainés dans les régions chaudes et ensoleillées.

5. Partie utilisée et préparation

Parties utilisées :

L’écorce du fruit (péricarpe) est principalement utilisée pour ses principes actifs.

Préparations traditionnelles :

1. Infusion digestive :

• Faire infuser 10 g d’écorces séchées dans 250 ml d’eau bouillante pendant 10 minutes.

• Filtrer et consommer pour soulager les troubles digestifs.

2. Décoction vermifuge :

• Faire bouillir 20 g d’écorces dans un litre d’eau pendant 15 minutes.

• Filtrer avant consommation pour traiter les parasites intestinaux.

3. Pommade cicatrisante :

• Mélanger un extrait méthanolique d’écorces avec une base grasse pour accélérer la cicatrisation des plaies.

Méthode de Macération Quantique© (laboratoire Gemmessence) :

Les écorces sont macérées à froid pendant au moins trois semaines dans un mélange d’alcool à 96°, de sirop d’agave et d’eau purifiée énergétiquement. Ce procédé unique permet d’extraire efficacement les punicalagines tout en préservant leur intégrité. Ce macérat est utilisé pour ses effets thérapeutiques concentrés en usage interne ou externe.

6. Usages, noms vernaculaires et distribution

Noms vernaculaires :

• Français : Grenadier.

• Anglais : Pomegranate tree.

• Arabe : Rumman.

Distribution mondiale :

Cultivé principalement dans le bassin méditerranéen, au Moyen-Orient, en Asie centrale et en Amérique latine.

7. Ethnobotanique et ethnopharmacologie

Dans les traditions méditerranéennes anciennes, l’écorce était utilisée comme vermifuge naturel pour traiter le ver solitaire. En médecine ayurvédique indienne, elle était employée comme remède contre les diarrhées sévères grâce à ses propriétés astringentes.

8. Traditions, rituels et spiritualité

Égypte antique : symbole de fertilité et usage médicinal

• Les plus anciennes représentations de la grenade datent de 1500 avant notre ère en Égypte. Elle était considérée comme un symbole de fertilité et figurait dans les tombes des pharaons et des hauts fonctionnaires. On la retrouve sur des vases d’argent et des peintures représentant des repas ou des offrandes.

• Les Égyptiens utilisaient le Shedeh, un vin doux à base de grenade, apprécié pour son goût et ses propriétés médicinales. De nombreux papyrus rapportent que sous le règne des pharaons, l’écorce de grenade était utilisée pour ses propriétés vermifuges, notamment contre les parasites intestinaux.

Grèce antique : le fruit des Enfers

• Dans la mythologie grecque, la grenade est associée à Hadès et Perséphone. Hadès, dieu des Enfers, offrit à Perséphone une grenade pour sceller son séjour dans son royaume. Ce fruit symbolise ainsi le lien entre vie et mort, et joue un rôle central dans les mystères d’Éleusis dédiés à Déméter, déesse de l’agriculture.

• Lors de ces cérémonies, les participants portaient des couronnes de branches de grenadier mais ne pouvaient consommer le fruit, considéré comme sacré.

Rome antique : un remède universel

• Les Romains découvrirent la grenade lors des guerres puniques contre Carthage. Ils lui donnèrent le nom latin Punica granatum, signifiant “pomme carthaginoise” ou “fruit du pays punique”.

• L’écorce était utilisée pour ses propriétés médicinales : elle servait à traiter les fièvres et les parasites intestinaux. Dioscoride, célèbre médecin grec du Ier siècle, écrivait que l’écorce “tue les vers plats et les chasse du corps”.

Babylone : un fruit royal

• La grenade occupait une place d’honneur dans les jardins suspendus de Babylone, construits par Nabuchodonosor II en hommage aux paysages de Médie, sa région natale voisine de la Perse. Elle était omniprésente dans l’art babylonien et symbolisait la prospérité.

Papyrus Ebers : médecine égyptienne

• Le papyrus Ebers, datant de la XIIIe dynastie égyptienne (vers 1550 av. J.-C.), mentionne l’utilisation de l’écorce de grenade pour ses effets antibactériens et 

antiparasitaires. Ce texte est l’un des plus anciens traités médicaux connus.

La grenade occupe une place importante dans plusieurs mythologies :

• En Grèce antique, elle était associée à Perséphone comme symbole du cycle vie-mort-renouveau.
En Israël moderne, elle est considérée comme un symbole sacré lié aux bénédictions divines.

9. Histoire

Antiquité

Utilisée depuis plus de 5 000 ans comme fruit médicinal dans le bassin méditerranéen.

XIXe siècle

L’écorce était utilisée pour fabriquer des encres grâce à ses tannins.

Botanistes célèbres

1. Carl von Linné (1753) : A classifié Punica granatum dans son ouvrage Species Plantarum.

Conclusion

L’écorce de Punica granatum offre une richesse exceptionnelle en principes actifs naturels qui en font un remède polyvalent contre les maladies digestives, infectieuses et inflammatoires. La méthode innovante de Macération Quantique© permet d’exploiter pleinement ces propriétés sous forme concentrée pour une phytothérapie moderne efficace.