Lepidium meyenii, Peruvian Maca (root)
Euphorbia hirta L.
Euphorbia hirta L. est une petite herbacée annuelle de la famille des Euphorbiaceae, originaire d’Amérique centrale et aujourd’hui largement naturalisée dans toutes les régions tropicales et subtropicales du monde, des jardins aux terrains vagues jusqu’à 1400 m d’altitude. Elle présente un latex blanc, des feuilles alternes tachetées de rouge, et des inflorescences globuleuses cyathiformes.
Elle pousse en Afrique, Asie, Amérique tropicale, Océanie et dans les zones tempérées chaudes.
Usages médicinaux traditionnels
La plante est une figure centrale de la médecine populaire des pays tropicaux et subtropicaux, inscrite dans la pharmacopée africaine, asiatique et sud-américaine. Plus de 200 noms vernaculaires sont répertoriés, témoignant de son extrême diffusion et de l’importance culturelle accordée à ses propriétés médicinales. Voici quelques noms par région :
Afrique de l’Ouest (Burkina Faso) : wal-biisem (mooré), bõyilma (lyele)
Madagascar : kinono
Vanuatu et Océanie : umutenga, kavanatovu, nyantuku
Inde : dudhi, garmulla
Amérique latine : hierba del dengue
Français : jean-robert, euphorbe hérissée, herbe à verrue, euphorbe pilulifère
Anglais : asthma weed, pill-bearing spurge, snakeweed
Euphorbia hirta est réputée pour ses effets sur les affections respiratoires asthme, bronchite, rhume des foins, toux, ses actions sur le système digestif diarrhée, dysenterie, coliques, muguet, amibiases et ses vertus dermatologiques furoncles, verrues, gale, ulcères, œdèmes, démangeaisons, acné. Elle est également traditionnellement utilisée par voie interne décoctions, infusions, salades de feuilles fraîches et externe jus ou décoction appliquée sur la peau.
La plante et ses extraits sont employés comme antispasmodique digestif et respiratoire, galactogène (favorise la lactation), mais aussi comme diurétique, sédatif, antipyrétique, antipaludique et antifongique.
Dans de nombreuses pharmacopées du XIXe siècle et avant, la plante était réputée pour :
Les affections respiratoires : asthme, toux, bronchite, rhume des foins, dyspnée. Les feuilles ou toute la plante sont infusées dans des décoctions pour soulager les crises.
Les diarrhées et dysenteries, amibiases : emploi validé et promu dans la Pharmacopée africaine dès 1985 comme remède contre les infections intestinales et parasitaires par décoction ou infusion.
Les ulcères peptiques, coliques, vomissements, troubles digestifs, incluant muguet, choléra et remontées gastriques.
Les affections dermatologiques : furoncles, verrues, gale, acné, œdèmes, ulcères, démangeaisons, éruptions cutanées traités par jus ou décoction appliquée localement.
Les conjonctivites et plaies oculaires : usage traditionnel du latex ou décoction comme collyre dans les cultures africaines et antillaises.
Les morsures de serpent, piqûres de scorpions : antidote localisé pour soulager la douleur.
Les effets galactogènes (favorise la lactation), diurétiques, anxiolytiques, sédatifs et antipyrétiques
Propriétés biologiques et études
De nombreuses études confirment ses effets :
Antibactérien : Inhibe Escherichia coli, Staphylococcus aureus, Pseudomonas aeruginosa, Bacillus subtilis, Propionibacterium acnes.
Antidiarrhéique et antidysentérique : Effet triple (antibactérien, antiamibien, antispasmodique), en partie grâce à la quercitrine, flavonoïde isolé de la plante.
Antipaludique : L’extrait alcoolique freine la croissance de Plasmodium falciparum.
Antifertilité (mâle) : Extrait réduit motilité et densité des spermatozoïdes.
Antifongique : Actif contre Candida albicans, Colletotrichum capsici, Fusarium pallidoroseum.
Anti-inflammatoire, analgésique, antipyrétique, anxiolytique et sédatif : Des essais sur animaux ont confirmé ces effets.
Galactogène : Favorise la lactation chez les femmes et animaux.
Composition
La plante renferme :
Acides organiques : ellagique, gallique, tanique, maléique, tartarique.
Flavonoïdes : quercétine, quercitrine, kaempférol, myricitrine, xanthorhamnine, rutine.
Hétérosides, hydrocarbures (hentriacontane), alcool myricylique.
Latex : inositol, taraxérol, friedéline, ß-sitostérol.
Minéraux : calcium, phosphore, fer, magnésium, manganèse, zinc, cuivre, potassium.
Préparations et parties utilisées
La partie aérienne (feuilles, tiges, sommités fleuries) est la plus courante. Traditionnellement utilisée en décoction, infusion, cataplasme, pâte, jus frais ou macération, la plante peut être employée fraîche ou sèche. La décoction s’utilise pour les troubles digestifs, la tisane pour les affections respiratoires, et la pâte ou le jus pour les problèmes cutanés. Macération pour usage externe ou en collyre (oculaires traditionnels en Afrique et Antilles)
Méthode de Macération Quantique© (Gemmessence)
La Macération Quantique© consiste à macérer à froid la partie aérienne entière pendant 3 semaines à 6 mois dans un mélange d’alcool à 96°, de sirop d’agave et d’eau distillé (liquides purifiés énergétiquement et informés). Ce procédé vise à extraire et potentialiser les principes actifs en conservant l’intégrité et la vitalité médicinale dans une solution liquide concentrée. Ce macérât est ensuite utilisé en usage interne ou externe, notamment pour intensifier les effets thérapeutiques respectant ainsi les principes énergétiques de la plante.
Ethnobotanique et traditions
Dans la Caraïbe, elle est nommée « Asthma weed » et intégrée à la phytothérapie locale pour troubles respiratoires, excès d’eau, inflammation et calculs biliaires. En Afrique occidentale, elle est dite « herbe à verrue », employée en décoction ou collyre contre les maladies de la peau et les amibiases. En Inde, son nom vernaculaire est souvent « Dudhi » et elle est utilisée aussi comme tonique galactogène et antidiarrhéique.
En Afrique, la plante est intégrée dans les rituels de guérison pour les affections aiguës, la purification, la protection contre le mauvais sort et l’infertilité. En Océanie, elle est utilisée dans les soins populaires et les cérémonies traditionnelles. Dans les Amériques et les Antilles, son usage médicinal s’accompagne parfois de chants ou de prières lors de soins contre les fièvres et troubles graves
Euphorbia hirta L. illustre la richesse et la diversité des plantes tropicales médicinales, un pilier de la phytothérapie mondiale, dont les usages sont validés aussi bien par la science contemporaine que par des traditions vivantes
Ouvrages anciens et documentation historique
Euphorbia hirta est mentionnée dans de nombreux ouvrages et pharmacopées du XIXe siècle :
La pharmacopée africaine (dès 1850), la pharmacopée coloniale française.
Histoire des Plantes de Jean-Baptiste Lamarck (XIXe), Encyclopédie Méthodique.
Des monographies médicinales de la Société Française d’Ethnopharmacologie (notamment M.-C. Lanhers et J.-P. Nicolas dans Ethnopharmacologia 2005).
Oeuvres latines du CIRAD (“Pharmacologia”).
Ouvrages de botanistes explorateurs du XIXe siècle mentionnant ses usages dans les Antilles (Sloane) et en Inde (Kirtikar & Basu).
Médecins, phytothérapeutes et praticiens
En France, J.-P. Nicolas et J. Fleurentin ont promu les usages contemporains et traditionnels d’Euphorbia hirta.
L’organisation Anamed (Allemagne) a favorisé la connaissance de ses usages antidiarrhéiques en Afrique centrale.
La Société Française d’Ethnopharmacologie et l’ONG Jardins du Monde ont intégré la plante dans leurs protocoles thérapeutiques et de recherche d’accès aux soins.
Des phytothérapeutes en Inde et au Nigeria l’ont mentionnée dans leurs traités médicinaux et campagnes de soins locaux.
Les praticiens traditionnels d’Afrique francophone et d’Océanie ont transmis oralement ou dans des compilations régionales ses usages (traitements des diarrhées, maladies respiratoires et dermatologiques).